Livres en partage – novembre 2018

Organisateur : Éric Broquère

Les participants arrivent à la réunion, sous le bras un minimum de deux livres…cela intrigue et on peut y déceler un intérêt profond pour la réunion et des hésitations sur les choix !
Nous sommes une bonne quinzaine. Les choix généraux se dessinent peu à peu pour des histoires réelles ou fictionnelles, pour des personnages vrais ou faux, des vies uniques et surprenantes, des destins particuliers. Ces choix démontrent l’intérêt pour les réussites personnelles dans des contextes difficiles très différents (géographiques, culturels, ethniques, etc.)
On peut se demander pourquoi, pour le moment, il y a moins d’envie et de désir pour la création purement littéraire, qui parle de l’avenir, de ce qui navigue dans nos têtes. Mais on a le temps !
Pour ma part j’ai présenté l’écrivain Islandais Jon Kalman Stefansson qui raconte avec talent la saga de sa famille, lyrique, poétique, cru, en tout cas fervent. (Présentation d’Andrée Amavet)

 

Anne Roche a aimé
François, portrait d’un absent de Michaël Ferrier, (Gallimard, 2018)

Un coup de fil annonce à Michaël Ferrier la mort de son ami d’enfance, François, mort noyé avec sa fillette d’une dizaine d’années. Ce livre, commencé tout de suite après la nouvelle, est l’histoire de son deuil, et un  « tombeau » élevé à l’ami. Souvenirs anciens, de leur internat à Lakanal, de leurs petites frasques de lycéens, puis souvenirs de leur vie d’adultes, où ils sont restés proches : évocation de la carrière de cinéaste de François, qui a entre autres tourné un documentaire sur un jeune SDF mort dans l’indifférence des autres, « Thierry, portrait d’un absent », titre que reprend Michaël. Évocation du Japon, où Michaël vit depuis des années, où François le rejoint pour un séjour bref mais marquant. La souffrance de la perte n’est pas abolie ni sublimée dans l’écriture, mais le mort reste vif dans la mémoire de l’ami.

 

 

Monique Guérin a proposé à la lecture
Éclipses japonaises de Eric Faye

Fin des année 70 sur la côte japonaises disparaissent des hommes et des femmes de tout âge, de tout milieu.
​En 1987 une terroriste descendue d un avion, est arrêtée lors d’une escale. Le voile sera levé sur ces existences qui ont basculé au service d’un état diaboliquement autoritaire.
Réflexion intense sur la capacité d’adaptation de l’humain.Enquête fascinante sur un pan d’histoire de la Corée du Nord. Suspens assuré.   

 

 

Gisèle Moreau a poursuivi avec
Samedi de Ian Mc Ewan

Le livre se déroule un samedi du mois de Février 2003 à Londres. Encore très marqué par les attentats du 11 Septembre 2001 alors qu’ont lieu des manifestations contre la guerre en Irak.
Le personnage principal, Henry, neuro-chirurgien s’apprête à passer un samedi de loisirs comme les autres mais qui, en fait, va se révéler plein de surprises…
Cette soirée bouleversera les relations inter-familiales et les comportements de chacun. Ce roman, très intéressant montre l’influence des évènements planétaires sur nos vies privées. Beaucoup d’auto-dérision et d’ironie, beau style d’écriture moderne . Un vrai moment de bonheur !
Un rappel : « Une coquille de noix », ouvrage du même auteur déjà présenté, puis un autre, « L’intérêt de l’enfant » dont un film récent a été tiré « My Lady » et dont l’interprète principale est l’excellente Emma Thompson.

 

 

Huguette Bailly a résumé deux ouvrages
 Peste et choléra de Patrick Deville

Sérum de Yersin : Vaccin contre la peste. Trouvé par le Dr. Yersin, ethnologue, arboriculteur, cartographe.. ? moins connu que son vaccin. La vie de Yersin se déroule dans ce livre ainsi que son installation en Indochine. Patrick Deville raconte ce chercheur infatigable qui invente un jour le Coca…. Quand il parle de lui, Deville insiste : « comme nous tous, Yersin cherche à faire de sa vie une belle et harmonieuse composition. Sauf que lui il y parvient ».

 

 

La tresse de Laetitia Colombani

On commence par la vie d’une femme indienne puis on continue par la vie d’une autre femme sicilienne puis de celle d’une canadienne. Trois femmes qui se battent dans la vie.
Trois histoires qui se poursuivent en parallèle et où l’on découvre à la fin que « la tresse » qui les réunit se fait à trois mèches…Une tresse d’espoir.

 

 

 

Geneviève de Broche a raconté 
Moura : la mémoire incendiée de Alexandra Lapierre

Aristocrate d’origine russe, Moura a été la passion d’un agent secret britannique, la muse de Gorki, la compagne de H.G.Wells.
Elle a côtoyé tous les grands du XXe siècle, le Tsar, Staline et Churchill. Biographie un peu romancée qui nous fait revivre la révolution russe. L’on aperçoit aussi la corruption des dirigeants de l’époque, finalement pire que le Tsar.

 

 

 

Danièle Charpy a donné envie de lire
La barque, le soir de Tarjei Vesaas

Ce livre est sa dernière œuvre écrite à 74 ans. Curieusement désignée roman (ce qui est compréhensible si chaque vie est un roman) celui-ci est un roman intérieur, autobiographique d’une enfance et adolescence plongée dans la nature et qui se situe dans un indécis entre souvenirs et hymne à cette nature septentrionale.
Chaque chapitre peut se lire comme une nouvelle, s’appuyant sur un souvenir fort, marqué souvent par un sentiment de solitude, d’incommunicabilité, d’émerveillement parfois.

 

 

Eric Broquere a conseillé la lecture de
J’ai couru vers le Nil de Alaa El Aswany, écrivain égyptien 

Le Caire 2011. Alors que la mobilisation populaire est à son comble sur la place Tahir divers personnages entrent en scène dans cette foule immense.
Chacun d’eux incarne une facette de cette révolution qui marque un point de rupture dans leur destinée et dans celle de leur pays.
El Aswany, dentiste de profession, est interdit de publication en Égypte. Seuls parmi les pays arabes, le Maroc et la Tunisie le diffusent.
L’auteur parle de cette Egypte récente, frappée au coin de la dictature et fait dire à ses personnages d’horribles vérités.

 

 

Prochain « Livres en partage », le mardi 29 janvier à 14h30