Habiter l’UH

Le fait d’avoir des visiteurs fait que l’on voit où l’on habite

Habiter l’UH relève le plus souvent d’un choix car il faut, en quelque sorte, s’inscrire dans ce qui relève d’un prototype pensé pour les habitants, par un architecte qui a révolutionné le rapport à la lumière, à la cellule familiale, à la nature… il y a de cela  plus d’une soixantaine d’années.

 
Habiter l’UH c’est comme se glisser dans un concept et en adopter les singularités.
Que l’on évoque les rues, les commerces, l’école maternelle, le toit terrasse… tout ici nous invite à un mode de vie, à un art de vivre.
 
C’est cet art de vivre que l’Association des Habitants de l’UH favorise, cultive voire renouvelle en contribuant à de nombreuses activités qui fédèrent et rassemblent les habitants.
 

Voyageons ainsi dans un univers conçu sur le principe du Modulor. 

Le Hall

Le hall de l’UH, que l’on entre ou que l’on sorte, est cet espace magique où il se passe toujours quelque chose ! Agora bien sûr, mais également carrefour des échanges, de l’information… un mot ici ou là, un mot rapide qui se transforme en un long papotage où les groupes se font et se défont au rythme des entrées et de l’arrivée des ascenseurs !

Derrière leur banque de béton, les gardiens accueillent les visiteurs et veillent à la bonne marche de l’UH. Selon les heures, le hall s’anime et se transforme en fourmilière où se croisent personnels d’entretien, artisans, livreurs, visiteurs, facteurs, élèves de l’école maternelle et leurs parents, et habitants bien sûr, s’arrêtant quelques instants ou filant vers les ascenseurs.

Espace technique avec les plateaux de chargement que l’on vient emprunter, la boîte aux lettres de la poste, les colis à retirer… le hall de l’UH est également, avec la “casquette”, LE point de rendez-vous, tout à la fois pour les visiteurs et pour les habitants. On découvre, on s’arrête un instant pour embrasser l’espace, on se pose sur les bancs et on s’y attend…

Également lieu d’accueil pour les animations, le hall prend parfois des airs de fête avec la décoration du sapin de Noël par les enfants de l’UH, d’exposition pour les travaux de la maternelle, de salle de projection pour partager le dernier match de la coupe du monde de football ! Parfois plus policé, il voit son beau volume et ses murs se parer de quelques œuvres le temps d’une exposition.

Les Rues

Dans la Cité Radieuse, les couloirs sont nommés « rues ». Le casier donnant sur la rue servait aux livraisons alimentaires. La trappe située en dessous servait aux livraisons quotidiennes de pains de glace qui rafraichissaient la glacière intégrée à la cuisine ; les réfrigérateurs étaient très peu répandus dans les années 50.

Les rues sont volontairement sombres pour inspirer la quiétude et pour contraster avec la luminosité des appartements. Emprunter une rue c’est entrer dans un univers scandé par la polychromie des portes des appartements. Chaque séquence, mise en exergue par les luminaires desquels la lumière s’écoule, va rythmer le cheminement. Bien évidemment, Le Corbusier a pensé cette colorimétrie : une couleur unique par étage pour les casiers et un référentiel de couleurs inversées sur chaque rangée de portes.
La porte elle-même raconte le temps et l’histoire : un casier pour livrer les commissions, une trappe pour livrer la glace, une fente pour glisser le courrier…  cet ensemble directement accessible depuis l’intérieur de chaque appartement.

Sept des rues de la Cité Radieuse sont des axes de circulation autour desquels les appartements s’emboitent. Dans des « types E traversants », le voisin côté impair monte dans ses chambres et le voisin côté pair descend dans les siennes.

 

Les 3e et 4e rues

La 3e rue, souvent appelée « rue commerçante » et son prolongement, la 4e rue, font partie intégrante de la « machine à habiter ». Le Corbusier a en effet conçu ces éléments fonctionnels comme une séquence de ce qui relevait alors des « services communs ».

Aujourd’hui, on trouve encore quelques commerces : pâtisserie, hôtel-restaurant, librairie… ; des professions libérales : kinésithérapeutes, architectes… et autres activités. Ces espaces sont ouverts à tous, habitants et visiteurs.

L’activité commerçante a pu, à une époque, proposer une gamme beaucoup plus large de services : boucherie, coiffeur, supérette, et autres métiers qui participaient à l’animation de l’UH.

La 3e rue s’ouvre sur le « jardin d’hiver » autrement nommé « déambulatoire ». Cet espace prend toute sa force par son volume ouvert sur deux niveaux. La lumière entre ici, rythmée par la scansion des brise-soleil. Cette belle volumétrie est propice à une pause, que confirme probablement un long banc de béton qui accueille le visiteur.

La 4e rue, organisée en balcon vers la 3e rue,  dispose d’un espace orné d’une manière de moucharabieh de briques, et propose également de nombreux locaux d’activités inondés par la lumière de la 3e rue.

Ambiance polychromique dans les rues

Le Jardin d’hiver, lieu de rencontres et de débats

Distribution à tous les étages

 

Les commerces

Quel joli moment que de pouvoir chercher dès le matin, en chaussons, ses brioches et autres pâtisseries à la 3e rue ! Habiter l’UH, c’est aussi se donner rendez-vous au bar de l’hôtel pour partager un café, ou encore déambuler dans cette rue “commerçante” et prendre le temps de découvrir quelques belles éditions à la librairie… Autant de lieux qui nous proposent des moments privilégiés au sein même de l’UH.

Tout pour les nourritures  intellectuelles et terrestres

Des appartements dans un casier 

Dans l’UH, tout un vocabulaire caractérise les appartements. On habite un « montant » ou un « descendant », un studio, un type « C », « E » ou « G »… toute une déclinaison de A à H. Un principe de base organise l’ensemble de ces appartements : la cellule qui s’insère dans un système dit en « casier à bouteilles ». La cellule, basée sur le Modulor, fait 3,66 mètres de largeur et 2,26 mètres de haut. Le plus souvent en duplex, les appartements ont bénéficié de l’apport innovant de quelques architectes et ingénieurs qui accompagnent Le Corbusier : la magnifique cuisine de Charlotte Perriand et son mobilier intérieur, l’escalier en tôle pliée de Jean Prouvé qui par son dessin épuré est une œuvre d’art. Tout ici invite l’habitant à se fondre dans un univers conçu avec des matériaux et des formes simples qui favorisent la sérénité.

Maquette de la structure du bouteiller, Marseille
©Fondation Le Corbusier

L’école maternelle

C’est bien une école publique qui relève de la carte scolaire de la Ville de Marseille… Ainsi matin et soir le hall de l’UH s’anime de tous les petits pas qui s’engouffrent dans les ascenseurs, destination la maternelle dans laquelle petits « Corbuséens » et autres bambins du quartier se retrouvent dans cet univers pensé pour eux et où la récréation s’organise sur le toit terrasse, autour du bassin, dans un espace qui leur est dédié !

© FondationLeCorbusier – Photo : Anne-Laure Nicol

Une école publique sur le toit du Corbusier !

L’École maternelle publique du Corbusier accueille tous les enfants habitant sur le périmètre de la carte scolaire déterminée par l’éducation nationale. Ils bénéficient de la qualité de l’enseignement des deux institutrices qui se répartissent 50 élèves en 3 niveaux.  

 


 

Carte d’identité école : n°0130884R
Le Corbusier Maternelle publique.
50 Élèves. Zone B.
280, boulevard Michelet Marseille 8e.

Et comme toutes les écoles, la maternelle du Corbusier n’est pas accessible à la visite. La tranquilité et la sécurité des enfants sont assurées par la mise en place de sangles qui interdisent l’accès aux visiteurs. Merci de respecter les consignes lors de votre venue.

Le toit terrasse 

Ici, dans le ciel, Le Corbusier a conçu un espace où tout est pensé pour le bien-être du corps et de l’esprit. Outre la piste de course, l’ancien gymnase, le solarium, le théâtre, les habitants disposent, en particulier, d’un lieu qui se veut serein autour de la pataugeoire. On y vient pour que les enfants se rafraîchissent à la saison, pour partager un moment avec quelques voisins ou, encore, aux heures les plus calmes, lire et penser au soleil… un peu comme si le temps était suspendu un moment.

Les jardins partagés 

Le temps pose également ses marques dans l’UH et les envies, les idées évoluent : les habitants de l’UH ont, avec les services municipaux, créé des jardins partagés. Depuis le tri des déchets verts, le compost, les carrés attribués aux jardiniers urbains, tout un cycle de vie et de rencontres s’organise. Ainsi, de jolis moments permettent d’échanger quelques conseils autour des tomates et autres salades qui favorisent des temps de partage et discussion entre toutes les générations.